Denys Arcand, silence on tourne !
Québec, Canada
Date de naissance : 1941
Lieu d’origine : Deschambault, QuĂ©bec
Lâabondante et fructueuse filmographie de Denys Arcand en fait un reprĂ©sentant majeur du cinĂ©ma quĂ©bĂ©cois. Ce cinĂ©aste engagĂ© et empathique, au talent mondialement reconnu, a tournĂ© son premier film en 1962 avec Denis HĂ©roux, StĂ©phane Venne et Michel Brault (Seul ou avec d’autres). Il poursuivait alors ses Ă©tudes dâhistoire Ă lâUniversitĂ© de MontrĂ©al. Il entre par la suite Ă lâOffice national du film, oĂč il rĂ©alise de nombreux courts mĂ©trages avant de diriger On est au coton (1969-1970), un long mĂ©trage polĂ©mique sur les travailleurs du textile dans les usines du sud du QuĂ©bec.
Dans le mĂȘme courant dâidĂ©es, Denys Arcand rĂ©alise ensuite un autre trĂšs long mĂ©trage consacrĂ© Ă l’histoire rĂ©cente de la province : QuĂ©bec : Duplessis et aprĂšs (1972). Puis il passe Ă la fiction, avec trois films qui entretiennent des liens Ă©troits avec l’Ă©volution du QuĂ©bec contemporain : La maudite galette (1972), RĂ©jeanne Padovani (1973) et Gina (1975). Avec RĂ©jeanne Padovani, un film davantage populaire, il gagne un plus large public. Denys Arcand prend alors une pause du cinĂ©ma, qui durera une dizaine dâannĂ©es au cours desquelles il travaillera pour la tĂ©lĂ©vision.
En 1984, Le crime d’Ovide Plouffe marque son retour au grand Ă©cran. Puis, en 1986, il rĂ©alise Le dĂ©clin de l’empire amĂ©ricain, dont le large succĂšs international lui apporte la consĂ©cration. Deux ans plus tard, en 1988, JĂ©sus de MontrĂ©al ajoute une pierre Ă lâĂ©difice Ă succĂšs Ă©rigĂ© par Denys Arcand. De l’amour et des restes humains, rĂ©alisĂ© en 1994 d’aprĂšs la piĂšce de thĂ©Ăątre du Canadien Brad Fraser, mais surtout Stardom, sorti en 2000, ne connaissent pas le mĂȘme sort. Il faudra attendre Les invasions barbares, en 2002, pour un nouveau triomphe dâArcand. Son dernier film, de la lignĂ©e du DĂ©clin de lâempire amĂ©ricain, fait le tour des festivals du monde, mĂ©rite les Ă©loges de la critique et du public, et sâempare des plus prestigieuses rĂ©compenses : aprĂšs avoir Ă©tĂ© sacrĂ© Palme du cĆur par les mĂ©dias (et avoir multipliĂ© les mises en nomination) Ă Cannes, Les invasions barbares ont remportĂ© le CĂ©sar du meilleur film français, les prix Jutra du meilleur film et de la meilleure rĂ©alisation, lâOscar du meilleur film en langue Ă©trangĂšre (Le dĂ©clin⊠et JĂ©sus de MontrĂ©al sâĂ©taient contentĂ©s dâatteindre la finale), et pour couronner la valse des honneurs, de prestigieux trophĂ©es GĂ©nie : film de lâannĂ©e au Canada, meilleur rĂ©alisateur et meilleur scĂ©nario, meilleur acteur principal en la personne de RĂ©my Girard (aussi finaliste au Jutra du meilleur acteur), et meilleurs acteurs de soutien : Marie-JosĂ©e Croze et StĂ©phane Rousseau.
Chef-dâĆuvre cinĂ©matographique, Les invasions barbares contient les meilleurs traits dâArcand : humour, Ă©motion, humanisme, dans un ensemble dâune harmonie parfaite. Denys Arcand a Ă©crit et rĂ©alisĂ© un film rempli dâespoir, un bijou Ă la mesure de son immense talent, oĂč amitiĂ©, amour, vie et mort occupent les pensĂ©es.
Modification : 2013-04-21