Émile Benoît, l’homme au violon libre
Terre-Neuve-et-Labrador, Canada
Date de naissance : 24 mars 1913
Lieu d’origine : L’Anse-à-Canards, Terre-Neuve et Labrador
« Oui, je suis fier d’aider les Français à survivre
ici. Je n’ai pas d’ennemis, pas de mauvais amis,
je suis juste un homme libre. »
– Émile Benoît
Son père, Amédé Benoît, est d’origine française et sa mère, Adeline Duffenais, est de descendance acadienne (Cheticamp). Enfant, il étudie l’anglais lors de ses trois années passées à l’école primaire de l’Anse-à-Canards. Comme la plupart des Franco-terreneuviens de l’époque, il apprend la langue française à la maison. À l’âge de 12 ans, il est initié au métier de pêcheur, qu’il exercera tout au long de sa vie. Il se procure un violon et commence à jouer dans les bals, les mariages, lors des réunions communautaires et familiales.
Émile Benoît possède une foule de talents, il est une sorte de touche-à-tout : il est charpentier et forgeron; il possède aussi des connaissances en médecine, en dentisterie et en médecine vétérinaire. Ce qu’il préfère par-dessus tout, c’est la musique et le folklore acadien.
Émile Benoît est père de treize enfants à une époque où les conditions de vie sont très difficiles. Il ne pourra se consacrer entièrement à la musique qu’à l’âge de 60 ans. En 1973, il gagne son premier concours de violoneux à Stephenville. Il participe alors à plusieurs festivals dont ceux de Cap St-Georges, Une longue veillée, et de St. John’s, le Festival folklorique de Terre-Neuve et du Labrador. Grâce à l’aide de Gérald Thomas, du département de folklore de l’Université Memorial, Émile Benoît participe à la plupart des événements folkloriques d’importance au Canada. En 1987, il participe au Festival international de Nantes, en France, et, un an plus tard, au Jazz Heritage Festival, de la Nouvelle-Orléans. Il est invité à se produire en Norvège et en Angleterre. Il joue très souvent avec des groupes de musique traditionnelle de Terre-Neuve. Il fait quelques apparitions à la télévision et à la radio et enregistre trois disques : Émile’s Dream en 1979, Ça vient du Tchoeur en 1982 et Vive la Rose en 1992.
Émile Benoît est un compositeur prolifique : on lui attribue plus de 200 mélodies pour violon. Pour plusieurs milliers de Terre-neuviens francophones, il est un maillon important entre la culture du passé et la culture actuelle. En reconnaissance de sa contribution à la cause des Acadiens, la Société nationale des Acadiens lui décerne, en 1988, la médaille Léger-Comeau. La même année, l’Université Memorial lui remet un doctorat honorifique pour sa contribution à la culture francophone. Le 2 septembre 1992, Émile Benoît s’éteint à l’âge de 79 ans. Les francophones de Terre-Neuve perdent alors un de leurs plus prestigieux ambassadeurs.
Modification : 2013-04-16