Jean-Paul Riopelle, une délinquance picturale
Québec, Canada
Date de naissance : 1923
Lieu d’origine : Montréal, Québec
Jean-Paul Riopelle est une figure mondiale incontournable de la peinture du XXe siècle. La fabuleuse qualité et l’inimaginable quantité des œuvres qu’il a produites en un demi-siècle nous auront permis de découvrir un artiste de grande envergure, qui a constamment exploré de nouvelles avenues et qui a légué une œuvre dont l’étendue et la portée continueront longtemps de nous éblouir.
Un temps élève de Paul-Émile Borduas, collègue de Marcel Barbeau et de Jean-Paul Mousseau, avec lesquels il partage un atelier montréalais, cosignataire du Refus global, Riopelle participe à la naissance du mouvement automatiste et trouve sa voie dans l’art surréaliste qui libère sa force créatrice et lui permet de l’exploiter entièrement. En 1949, après quelques brefs séjours sur le vieux continent, il s’installe en France, où il côtoiera les plus grands artistes du temps, d’André Breton à Alberto Giacometti en passant par Joan Miró et tutti quanti. C’est là que sa carrière prendra son véritable envol. Associé au marchand d’art Pierre Loeb, puis à Pierre Matisse, le fils du peintre, et à Jacques Dubourg, qui le fera connaître sur la scène internationale, Riopelle exposera ses œuvres dans les plus grandes galeries et les plus importants musées des deux côtés de l’océan Atlantique.
Les toiles de Riopelle prennent forme sous le coup de l’impulsion et de la spontanéité, tirant leur essence de l’émotion que suscite en lui la splendeur de la nature. Au fil des ans, sa prodigieuse production lui permet d’enchaîner les expositions et les succès, ce qui établit sa réputation sur le plan international. Il reçoit une mention honorable à la Biennale de Sao Paulo en 1955 et une mention au Prix international Guggenheim en 1958. Il représente le Canada à la Biennale de Venise de 1952 et y reçoit le prix Unesco. En 1973, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal lui décerne le prix Philippe-Hébert. Au début des années 70, il intensifie ses séjours au Québec, où il renoue avec la nature et s’adonne à la chasse et la pêche.
En 1968, les premiers symptômes de l’ostéoporose apparaissent. Mais cette force de la nature saura adapter ses techniques de travail pour continuer à créer de grandes œuvres, dont le plus bel exemple demeure L’hommage à Rosa Luxemburg (1992), un triptyque de 45 mètres achevé en deux mois, en réponse à la tristesse de l’artiste qui vient d’apprendre le décès de la peintre américaine Joan Mitchell, sa compagne de près d’un quart de siècle.
Les œuvres de Riopelle font partie d’importantes collections publiques et privées au Canada et à l’étranger et sont exposées dans toutes les grandes capitales du monde. De nombreux livres et documentaires ont porté sur l’œuvre et l’homme. Mais le plus bel hommage est en cours de réalisation. Sa fille Yseult a en effet entrepris de produire le catalogue raisonné de ses œuvres, une tâche colossale dont le premier tome (1939-1953) a paru en 1998.
Modification : 2013-04-16