Lucille Teasdale, première Québécoise chirurgienne
Québec, Canada
Date de naissance : 1929
Lieu d’origine : Montréal, Québec
Lucille Teasdale se sent, très jeune, confrontée aux inégalités sociales. Elle a grandi dans l’Est de Montréal, mais elle fréquente, comme pensionnaire, le plus huppé des collèges catholiques : le collège Jésus-Marie d’Outremont. Elle fait du bénévolat dans une clinique fréquentée par les déshérités du Plateau Mont-Royal et elle y acquiert la conviction de pouvoir faire quelque chose contre la plus intolérable des injustices : la maladie.
En 1950, elle est admise en médecine à l’Université de Montréal et devient, en 1955, la première Québécoise à décrocher un diplôme de chirurgienne. Elle est alors interne, puis résidente aux hôpitaux de Sainte-Justine, Maisonneuve et à l’Hôtel-Dieu. C’est à Sainte-Justine qu’elle rencontre son futur mari, Pietro Corti, spécialiste en pédiatrie, en stage à Montréal.
Issu d’une famille bourgeoise italienne, le Dr Corti cherche de nouveaux défis et voit en Afrique une façon de laisser sa marque. Pour compléter sa formation, Lucille Teasdale doit faire un stage à l’étranger. Refusée dans les hôpitaux américains, car elle est une femme, elle se retrouve à Marseille. Le Dr Corti la rejoint et, après quelques rencontres, elle accepte de l’accompagner en Ouganda. C’est le début d’une aventure qui va durer 35 ans.
En 1961, elle s’installe dans la savane à Gulu, protectorat britannique du nord de l’Ouganda. Elle et son mari fondent le St. Mary’s Lacor Hospital. Elle pratique durant toutes ces années plus de 13 000 chirurgies, alors que son mari, en plus de pratiquer des anesthésies, administre l’hôpital et contribue à former des dizaines de jeunes médecins. Le couple a consacré sa vie à soigner des maladies aussi contagieuses que la malaria et le sida. Ils ont travaillé dans des conditions très difficiles (la guerre civile, les épidémies et les massacres) et avec des moyens limités. Elle a opéré dans des conditions inimaginables et a contracté, en cours d’opération, le virus du sida. Elle voulait sauver la vie d’un soldat ougandais blessé et atteint de cette terrible maladie. Son état de santé l’empêche, vers la fin de sa carrière, de pratiquer la chirurgie. Elle se consacre alors aux malades atteints du sida et aux patients de la clinique externe.
Lucille Teasdale est membre de l’Ordre national du Québec et de l’Ordre du Canada. Elle a obtenu, avec son mari, le prix Saskawa en 1986, la distinction la plus prestigieuse de l’Organisation mondiale de la santé. Elle est officier de l’Ordre du mérite de la République d’Italie et a remporté de nombreux prix en Europe.
Elle est décédée le 1er août 1996, des suites du sida. Madame Teasdale a consacré sa vie à soigner les personnes démunies.
Modification : 2013-04-16