Pierre Raphaël Pelletier, maître de la pensée délinquante
Ontario, Canada
Date de naissance : 1946
Lieu d’origine : Hull, Québec
Artiste engagé au sens le plus noble du terme, Pierre Raphaël Pelletier édifie depuis trente ans une œuvre littéraire et picturale d’une profonde cohérence dans laquelle se nouent et se dénouent les rapports à Soi et à l’Autre. Chacune de ses interventions artistiques constitue un pas vers une exigeante quête d’affranchissement modulée par une soif de liberté que seules peuvent étancher une incessante remise en question et une volonté inébranlable de compréhension du monde qu’il habite.
Le concept de la pensée délinquante, qu’il a élaboré au fil d’innombrables lectures, de rencontres déterminantes — aussi bien avec des maîtres qu’avec des adversaires intellectuels — et de sa pratique d’artiste et de penseur, s’organise autour de l’hypothèse que tout être humain porte en lui un chaos créateur qui ne demande qu’à être libéré.
Diplômé de l’Université d’Ottawa en philosophie (baccalauréat, maîtrise et scolarité de doctorat), Pierre Raphaël Pelletier a notamment été critique d’art, recherchiste, professeur et directeur de l’éducation permanente de son alma mater. Depuis 1975, il a publié une quinzaine de livres (recueils de poésie, romans et essai), dont l’essai Petites incarnations de la pensée délinquante (L’Interligne, 1994), Il faut crier l’injure (Le Nordir, 1998), roman pour lequel il a reçu le prix Christine-Dumitriu-Van-Saanen et le Prix du livre d’Ottawa-Carleton 1999 et le recueil de poésie Même les fougères ont des cancers de peau (Le Nordir, 2002). Ses peintures, dessins, sculptures et objets hétéroclites ont servi à illustrer de nombreux livres et ont été exposés à une cinquantaine de reprises (seul ou en groupe) principalement au Québec et en Ontario.
Intimement liée à son œuvre créatrice, son action de militant en faveur de la reconnaissance des arts et de la culture du Canada français en a fait un redoutable interlocuteur qui a occupé toutes les tribunes et a été de tous les combats. Sa verve et sa ferveur lui ont permis d’occuper les fonctions de porte-parole et de président de grands lobbies artistiques de la francophonie canadienne, dont un passage remarqué à la Fédération culturelle canadienne-française.
En 1997, Pierre Raphaël Pelletier a reçu le Prix du Nouvel-Ontario pour l’ensemble de son œuvre et, en 2003, la Conférence canadienne des arts lui remettait son Diplôme d’honneur, attestant sa contribution exceptionnelle à la vie culturelle du Canada.
Modification : 2013-04-16