Thérèse Casgrain, militante canadienne
Québec, Canada
Date de naissance : 10 juillet 1896
Lieu d’origine : Montréal, Québec
Thérèse Forget est née dans une famille bourgeoise de Montréal. Âgée de 19 ans, elle épouse Pierre Casgrain qui sera député fédéral de 1917 à 1941. En dépit de sa vie familiale active, elle s’implique dans la vie sociale et politique du pays dès les débuts des années 20. Membre fondateur du Comité provincial pour le suffrage des femmes (suffragettes) en 1921, elle fait inlassablement campagne pour les droits sociaux, politiques et économiques des femmes. Toutes ses batailles ont marqué profondément le mouvement féministe au Québec.
En 1926, Thérèse Casgrain fonde la Ligue de la jeunesse féminine, elle participe à la fondation de la Fédération des œuvres de charité canadienne-française et met sur pied la Société des concerts symphoniques de Montréal. En 1928, elle mène de difficiles luttes contre le clergé et l’élite politique de l’époque, sous la gouverne de Henri Bourassa, pour des droits juridiques des femmes et pour l’obtention du droit de vote des femmes aux élections provinciales. Ce dernier objectif se concrétise en 1940 avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement libéral d’Adélard Godbout. Durant les années 1930, elle devient journaliste et anime sur les ondes de Radio-Canada l’émission Fémina. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle est une des deux présidentes du comité de surveillance de la Commission des prix et du commerce. En 1942, elle se prononce contre la conscription et se porte candidate libérale indépendante aux élections fédérales. En 1946, elle adhère au C.C.F. (ancêtre du Nouveau Parti Démocratique), plus proche de ses idéaux politiques. Elle devient présidente de l’aile québécoise de ce parti et se présente plusieurs fois candidate aux élections provinciales sans se faire élire. Dans les années 1950, elle participe aux rencontres internationales des partis socialistes et lutte aux côtés d’intellectuels et de syndicalistes contre le gouvernement de Maurice Duplessis. En 1962, elle devient présidente de la Voix des femmes, mouvement qui s’objecte à la propagation des armes nucléaires, et en 1966, elle fonde la Fédération des femmes du Québec. Elle participe à l’organisation de l’aide aux victimes de la guerre du Viêt-nam et elle est nommée à trois reprises présidente de la Ligue des droits de l’homme.
En 1970, Thérèse Casgrain est nommée membre du Sénat canadien, mais elle doit prendre sa retraite l’année suivante puisqu’elle est âgée de 75 ans. Elle continue cependant le combat pour la promotion des droits des Amérindiennes, pour l’abolition de la retraite obligatoire à 65 ans et pour l’amélioration du sort des personnes du troisième âge. Titulaire de 11 doctorats honorifiques, du titre de Grande Montréalaise en 1980 et de nombreuses décorations prestigieuses, Thérèse Casgrain, militante canadienne du siècle, s’éteint à 85 ans, le 3 novembre 1981. En 1982, le gouvernement du Canada crée le prix Thérèse-Casgrain pour souligner et prolonger l’œuvre de cette éminente Canadienne dans le temps. En 1985, la Société canadienne des postes émet un timbre en son honneur pour commémorer la clôture de la Décennie pour la femme proclamée par les Nations Unies.
Modification : 2013-04-16