Wilfrid Laurier, septième Premier ministre du Canada
Québec, Canada
Date de naissance : 20 novembre 1841
Lieu d’origine : Saint-Lin, Québec
« Le 20e siècle sera le siècle du Canada. »
Wilfrid Laurier
Wilfrid Laurier est le deuxième enfant de Marcelle Martineau et de Carolus Laurier. Très jeune, il est imprégné de la vie politique. Son père, en plus d’être un fermier prospère, occupe les fonctions de maire, de juge de paix, de lieutenant de milice et de commissaire d’école. À 11 ans, Wilfrid Laurier est envoyé à New Glasgow au Québec pour étudier et pour se familiariser avec la culture anglophone. Cette expérience marquante lui permettra de développer un discours empreint de compromis et de tempérance à l’égard des Anglais et des Français. Il poursuit son éducation au collège l’Assomption, où il se démarque par de brillantes études classiques. En 1860, il s’inscrit en droit à l’Université McGill ; en 1864, il est admis au barreau du Québec.
Au début de sa carrière politique, il fréquente les milieux libéraux de Montréal et participe activement aux houleux débats politiques de l’heure. Sa santé chancelante l’incite à quitter la ville et à ralentir ses activités. Alors, il s’installe à l’Assomption et prend sous sa responsabilité le journal Le Défricheur. Peu après, il déménage dans la ville d’Arthabaska. Il y fait ses armes en politique. En 1871, il est élu député libéral à Québec. Il soutient son parti face aux craintes du clergé qui appréhende la modernisation du Québec. En 1874, il est élu député fédéral. Très tôt, il se fait remarquer par la pertinence de son discours sur le rapprochement des peuples francophone et anglophone. Le caractère modéré de son libéralisme fait de lui un homme estimé. En 1877, Alexander MacKenzie lui offre le poste de ministre du Revenu. Mais cette promotion est de courte durée car, un an plus tard, son parti est défait par les Conservateurs. Laurier décide de se retirer de la scène politique.
En 1885, l’affaire Riel réveille en lui l’homme politique ; Laurier fait un retour et, en 1887, il succède à Édouard Blake comme chef du Parti libéral fédéral. Aux élections de 1896, Wilfrid Laurier est élu premier ministre du Canada et devient le premier francophone à occuper ce poste. Il conserve le pouvoir pendant 15 ans. Les réalisations du gouvernement Laurier sont spectaculaires : profitant d’une prospérité économique, le Canada connaît une grande expansion du commerce, la construction des chemins de fer transcontinentaux, l’ouverture sur l’immigration, la création de nouvelles provinces (Alberta et Saskatchewan en 1905), le développement et la spécialisation de l’agriculture. Cette politique nationaliste n’empêche pas Laurier de pratiquer une politique de rapprochement avec le Royaume-Uni (des tarifs douaniers préférentiels, un appui à la guerre des Boers) et les États-Unis (politique de libre-échange).
L’affaire Riel, les écoles du Manitoba, la guerre des Boers, la construction d’une Marine royale au Canada et le projet de traité de réciprocité avec les États-Unis, sont des sujets qui provoquent des discussions émotives entre les Canadiens français et les Canadiens anglais. Les premiers luttent pour préserver leur culture à l’extérieur du Québec et s’opposent à tout rapprochement avec l’Angleterre ; les seconds luttent contre la présence des francophones à l’extérieur du Québec et appuient toute politique de rapprochement avec l’Angleterre. Pendant plus de 15 ans, la politique de compromis de Wilfrid Laurier lui vaut le surnom de « grand conciliateur » et lui permet de rester à la tête du pays. En 1911, le pays est profondément divisé sur les questions du traité de réciprocité et de la construction d’une Marine royale du Canada. Les politiques impopulaires du gouvernement Laurier entraînent la défaite de son parti et Wilfrid Laurier deviendra chef de l’opposition jusqu’à sa mort, le 17 février 1919. Des funérailles nationales sont organisées et il est inhumé à Ottawa.
Modification : 2013-04-16